Vegan assure godasses
(Car en matière de titres avec des jeux de mots pourris lorsque Dieu est en panne et le Maître en rade il faut bien compenser.)
Cela m'a frappée le jour où un vendeur d'un magasin de blousons a essayé de me racoler à coups de "bravo pour ton look" (oui, c'est le risque si vous traînez aux abords du troisième étage de ce centre commercial, là où il n'y a plus que des cuisines intégrées, des gadgets pour papis et Nature & A poils, loin des Zarats, des Jairiennafer et des Mangro et des jolies filles bien sapées afférentes, si vous vous aventurez là-haut donc, par un sutil effet d'optique appelé "contextualisation", vous avez beau être habillée comme pour rester chez vous, le simple fait de porter un chapeau fait de vous quelqu'un qui "a un look" et donc le vendeur vous dit qu') "On cherche des jeunes qui présentent bien pour diffuser notre image, tu aimes le cuir ?"
Et comme ça aurait été trop long de lui expliquer qu'en fait, je réprouve le consumérisme de notre société de consommation qui pousse à trop consommer alors tu vois, me transformer en objet publicitaire pour aguicher les consommateurs pas trop, je lui ai plutôt dit que j'aimais les animaux et que je ne m'habille pas avec de la peau d'animal mort, la mienne me suffit, merci (et un peu de coton aussi).
Je suis donc repartie après l'avoir aspergé de sang, lui et sa boutique (nan en fait c'était du ketchup, je suis pas sadique, je sais bien que le sang c'est super dur à faire partir sur les vêtements ensuite). Et là, ce qui m'a frappé, c'est que j'avais dit un gros mensonge.
Je ne mange pas de viande, mais je porte du cuir. A mes pieds. Tiens, pas plus tard qu'aujourd'hui. Et hier, encore. Mes tennis me brûlaient soudain.
Et finalement c'est vrai, c'est assez contradictoire que de vouloir la peau de l'animal mais pas la chair qui l'a habitée. Après tout la bestiole est morte, pourquoi gâcher. Alors je suis allée m'acheter des escarpins ET un cheeseburger. Non, je blague. Alors j'ai commencé à réfléchir à des chaussures assorties à mon assiette (car je suis devenue frileuse depuis l'époque où je me baladais nu-pieds en ville, et puis c'était en été et assez loin vers le sud).
Mais des chaussures sans cuir, tu mets quoi, sur tes pieds, à part des chaussettes, et dans ce cas tu vas pas loin ? Eh bien cela va de soi, tu mets des chaussures vegan. Les chaussures vegan, ce sont des chaussures, tu dirais du cuir, mais c'est pas du cuir. C'est du...
C'est là que ça a commencé à mal tourner, mon histoire. Parce que j'imaginais ça super vert, les chaussures vegan, avec des trucs en chanvre, en algues et en cire végétale, avec des procédés super futés pour que ça te fonde pas entre les doigts de pieds et que ça dure dix ans même en faisant Paris-Kathmandou à pieds tous les six mois, mais en fait, les matériaux des chaussures vegan, c'est chimique, synthétique, plastique, produits dérivés de pétrole et compagnie. Alors je veux bien, le plastique c'est fantastique, mais c'est pas ça qui va arranger les animaux si on remplace le tannage du cuir par des industries hyper polluantes pour fabriquer des matériaux de remplacement. Je veux dire, le cuir, au moins, c'est naturel, ça pousse tout seul, même si c'est pas sur les arbres, et le tannage végétal, ça marche très bien. Donc du coup on a soit des chaussures écologiques mais faites avec du cuir, soit des chaussures qui aiment les animaux mais pas écolo du tout. C'est un dilemme.
En fait, ce qu'il faudrait, c'est un label "cuir d'animal mort de mort naturelle au terme d'une vie heureuse".
Cela m'a frappée le jour où un vendeur d'un magasin de blousons a essayé de me racoler à coups de "bravo pour ton look" (oui, c'est le risque si vous traînez aux abords du troisième étage de ce centre commercial, là où il n'y a plus que des cuisines intégrées, des gadgets pour papis et Nature & A poils, loin des Zarats, des Jairiennafer et des Mangro et des jolies filles bien sapées afférentes, si vous vous aventurez là-haut donc, par un sutil effet d'optique appelé "contextualisation", vous avez beau être habillée comme pour rester chez vous, le simple fait de porter un chapeau fait de vous quelqu'un qui "a un look" et donc le vendeur vous dit qu') "On cherche des jeunes qui présentent bien pour diffuser notre image, tu aimes le cuir ?"
Et comme ça aurait été trop long de lui expliquer qu'en fait, je réprouve le consumérisme de notre société de consommation qui pousse à trop consommer alors tu vois, me transformer en objet publicitaire pour aguicher les consommateurs pas trop, je lui ai plutôt dit que j'aimais les animaux et que je ne m'habille pas avec de la peau d'animal mort, la mienne me suffit, merci (et un peu de coton aussi).
Je suis donc repartie après l'avoir aspergé de sang, lui et sa boutique (nan en fait c'était du ketchup, je suis pas sadique, je sais bien que le sang c'est super dur à faire partir sur les vêtements ensuite). Et là, ce qui m'a frappé, c'est que j'avais dit un gros mensonge.
Je ne mange pas de viande, mais je porte du cuir. A mes pieds. Tiens, pas plus tard qu'aujourd'hui. Et hier, encore. Mes tennis me brûlaient soudain.
Et finalement c'est vrai, c'est assez contradictoire que de vouloir la peau de l'animal mais pas la chair qui l'a habitée. Après tout la bestiole est morte, pourquoi gâcher. Alors je suis allée m'acheter des escarpins ET un cheeseburger. Non, je blague. Alors j'ai commencé à réfléchir à des chaussures assorties à mon assiette (car je suis devenue frileuse depuis l'époque où je me baladais nu-pieds en ville, et puis c'était en été et assez loin vers le sud).
Mais des chaussures sans cuir, tu mets quoi, sur tes pieds, à part des chaussettes, et dans ce cas tu vas pas loin ? Eh bien cela va de soi, tu mets des chaussures vegan. Les chaussures vegan, ce sont des chaussures, tu dirais du cuir, mais c'est pas du cuir. C'est du...
C'est là que ça a commencé à mal tourner, mon histoire. Parce que j'imaginais ça super vert, les chaussures vegan, avec des trucs en chanvre, en algues et en cire végétale, avec des procédés super futés pour que ça te fonde pas entre les doigts de pieds et que ça dure dix ans même en faisant Paris-Kathmandou à pieds tous les six mois, mais en fait, les matériaux des chaussures vegan, c'est chimique, synthétique, plastique, produits dérivés de pétrole et compagnie. Alors je veux bien, le plastique c'est fantastique, mais c'est pas ça qui va arranger les animaux si on remplace le tannage du cuir par des industries hyper polluantes pour fabriquer des matériaux de remplacement. Je veux dire, le cuir, au moins, c'est naturel, ça pousse tout seul, même si c'est pas sur les arbres, et le tannage végétal, ça marche très bien. Donc du coup on a soit des chaussures écologiques mais faites avec du cuir, soit des chaussures qui aiment les animaux mais pas écolo du tout. C'est un dilemme.
En fait, ce qu'il faudrait, c'est un label "cuir d'animal mort de mort naturelle au terme d'une vie heureuse".